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Axe 2

Comprendre l’entérite nécrotique pour mieux la contrôler

      Faits connus

 

  • Les pressions pour élever des poulets sans antibiotiques sont de plus en plus grandes.
     

  • L'élevage sans antibiotiques n'est pas sans risque car l'entérite nécrotique, causée par la bactérie Clostridium perfringens peut causer jusqu’à 20 % de mortalité.
     

  • La Chaire en Recherche Avicole de l’Université de Montréal a étudié les impacts sur la santé des oiseaux et les pertes économiques d’une production commerciale sans antibiotique comparée à la production conventionnelle .
     

  • Il est possible de produire des poulets à chair élevés sans antibiotique sur certaines fermes. 
     

  • D’autres fermes connaissent des diminutions  des performances zootechniques et économiques.
     

  • Parfois aucun signe clinique d’entérite nécrotique ne s’est manifesté alors que d’autres fermes ont connus des problèmes récurrents de cas cliniques et sous-cliniques, pour plusieurs lots consécutifs.

Pourquoi cela semble si difficile pour certains éleveurs de faire du poulet sans antibiotiques? Serait-ce lié à la survie de la bactérie et à son mode d’action dans l’intestin du poulet?

 

Tout d’abord, sachez que Clostridium perfringens est une bactérie à Gram positif, qui préfère croître en milieu intestinal dépourvu d’oxygène. Par contre, si les conditions dans lesquelles elle se trouve ne sont pas optimales dans le poulailler, elle passera en mode protégé, sous forme de spore, qui peut résister et survivre des années dans l’environnement. Elle retrouve sa forme infectieuse au retour des conditions optimales à sa croissance.  Cette particularité explique pourquoi, lorsqu’elle est installée dans un poulailler, elle peut perdurer des années.

On s’aperçoit qu’il y a beaucoup de variabilité parmi les Clostridrium perfringens. Ainsi plusieurs sont commensales, c’est-à-dire des habitants normaux de l’intestin de l’oiseau, et ne causent pas de maladies. Par contre, d’autres sont capables de s’attacher et, de façon fulgurante, de sécréter des toxines appelées Alpha et [A1] NetB qui vont dissoudre et perforer les cellules tapissant l’intestin.  On ne connaît que quelques mécanismes de survie sans savoir encore tout qui différencie les deux types de Clostridium.

Une souche Clostridium perfringens est en mesure de ressentir la présence d’autres bactéries dans qui l’entoure dans l’intestin. Elles sécrètent alors des bactériocines, des substances mortelles pour tuer d’autres bactéries. Belle façon d’éliminer leurs compétitrices! Par la suite, elles prolifèrent. Ainsi, une population normale estimée entre 100 et 1000 colonies, sera multipliée par 1 million lors d’une éclosion d’entérite nécrotique. Un détail d’importance dans la guerre contre Clostridium est que des gènes de virulence codant pour la bactériocine Perfrine et la toxine NetB sont situés sur des plasmides, des bouts de brin d’ADN libres qui se transmettent aisément d’une bactérie à l’autre.

Parlons maintenant, du rôle des coccidies. On sait qu’elles se multiplient dans les cellules intestinales, les faisant éclater et cela permet ainsi un accès facile à des nutriments qui favoriseront l’établissement de Clostridium perfringens, qui lui est dépourvu de quelques outils nécessaires pour fabriquer ses propres protéines. Le contrôle de l’entérite nécrotique doit donc absolument passer par un contrôle de la coccidiose.

Ne négligeons pas pour autant, l’influence de l’alimentation des poulets. Une diète faiblement digestible, comportant des protéines non digérées, favorise la prolifération des Clostridium. De plus, des aliments visqueux ralentissant le péristaltisme et la vidange de l’intestin, augmente les chances d’adhésion du Clostridium perfringens aux cellules intestinales.

Nos avancées de recherche sur le Clostridium nous  permettent graduellement de mettre en place des outils de contrôle et de prévention plus efficaces pour faire face à l’entérite nécrotique. En effet, pour mieux combattre un ennemi, il faut bien le connaître! L’avancement des connaissances générées par la Chaire en recherche avicole sur cette bactérie fascinante progressent rapidement. Et nul doute que des outils puissants d’analyses génomiques nous aideront à trouver des solutions comme des vaccins, pour l’avenir.

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La recherche avicole

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